Mesurer l’activité d’une entreprise ne se résume pas à compter des heures.
Entre congés, RTT, absences et temps non productif, les indicateurs classiques faussent souvent la lecture de la performance.
C’est précisément là qu’intervient le TACE – Taux d’Activité Congés Exclus.
Pensé pour offrir une vision objective de l’activité réelle, le TACE permet de répondre à une question essentielle pour tout dirigeant, manager ou contrôleur de gestion :
Vos équipes sont-elles réellement bien utilisées… quand elles sont effectivement présentes ?
En excluant les congés du calcul, le TACE devient un outil de pilotage fin, capable d’éclairer :
- la charge de travail réelle,
- l’efficacité opérationnelle,
- la cohérence entre objectifs, ressources et résultats.
Qu’est-ce que le TACE ?
Définition du TACE
Le Taux d’Activité Congés Exclus (TACE) est un indicateur de performance qui mesure le rapport entre le temps d’activité productive et le temps de présence réelle, hors congés.
Contrairement aux taux d’activité traditionnels, il ne pénalise pas les périodes légitimes d’absence.
Il se concentre uniquement sur ce qui compte vraiment : le temps où le collaborateur est là et ce qu’il en fait.
En pratique, le TACE permet de :
- comparer équitablement les performances individuelles ou d’équipe,
- analyser la charge de travail sans biais calendaires,
- piloter l’activité sur des bases factuelles.
Le TACE n’est pas un simple ratio RH.
C’est un indicateur stratégique, au croisement de :
- la gestion des ressources,
- le pilotage de la performance,
- la stratégie commerciale et opérationnelle.
Un TACE bien suivi permet de détecter rapidement :
- une sous-activité masquée par les congés,
- une surcharge structurelle,
- des dysfonctionnements organisationnels.
Importance du TACE pour les entreprises
Le TACE n’est pas un indicateur de reporting.
C’est un instrument de pilotage fin, destiné aux directions qui veulent comprendre ce qui se passe réellement sur le terrain, au-delà des tableaux de bord standard.
Il permet de répondre à des questions que peu d’indicateurs savent traiter correctement :
- Votre capacité de production est-elle réellement saturée ?
- Vos équipes sont-elles sous-utilisées… ou mal organisées ?
- Vos objectifs sont-ils alignés avec les ressources disponibles ?
Impact du TACE sur la performance
Le principal intérêt du TACE est d’éliminer un biais majeur : le temps non mobilisable.
Sans cette correction, l’analyse de la performance est mécaniquement faussée.
1. Une lecture fiable de la charge de travail
En excluant les congés, le TACE mesure la densité d’activité réelle sur les jours travaillés.
Cela permet de :
- détecter des périodes creuses masquées par des congés,
- identifier des pics de charge structurels,
- distinguer un problème de volume d’un problème d’organisation.
Exemple typique :
Un taux d’activité global correct peut masquer un TACE très élevé, révélant une pression excessive sur les jours travaillés.
2. Un indicateur d’alerte opérationnelle
Un TACE durablement :
- supérieur à 90–95 % signale un risque de surcharge, de baisse de qualité ou de burn-out,
- inférieur à 70–75 % indique une sous-exploitation des ressources ou une mauvaise allocation des tâches.
Le TACE devient alors un outil d’anticipation, et non un simple constat a posteriori.
3. Un levier direct sur la rentabilité
Le TACE agit directement sur :
- le coût par unité produite,
- la marge opérationnelle,
- la prévisibilité des résultats.
Une activité mal répartie coûte plus cher, même à effectif constant.
Le TACE permet d’objectiver ce constat.
Rôle du TACE dans la stratégie commerciale
La majorité des entreprises pilotent leur commerce sans indicateur de capacité réelle.
Le TACE permet de combler ce vide.
1. Alignement ventes / production
En intégrant le TACE dans le pilotage commercial, vous pouvez :
- définir des objectifs commerciaux réalistes,
- éviter la survente,
- sécuriser les délais de livraison ou d’exécution.
Un TACE élevé combiné à une croissance commerciale forte est un signal d’alerte immédiat.
2. Aide à la décision : recruter, lisser ou refuser
Le TACE fournit une base factuelle pour décider :
- d’un recrutement,
- d’un recours à la sous-traitance,
- d’un lissage de charge,
- voire du refus d’un contrat non soutenable.
Il transforme des décisions intuitives en décisions rationnelles et chiffrées.
Comment calculer le TACE ?
Le TACE (Taux d’Activité Congés Exclus) n’a de valeur que s’il est calculé de manière rigoureuse et homogène.
Une mauvaise règle de calcul produit des indicateurs incohérents… et donc des décisions erronées.
Méthodologie de calcul du TACE
1. La formule du TACE
La formule de base est la suivante :
TACE (%) = (Temps d’activité productive / Temps de présence réelle) × 100
Avec :
- Temps d’activité productive : temps effectivement consacré à des tâches productives (facturables ou non, selon votre définition interne)
- Temps de présence réelle : temps théorique de travail hors congés
👉 Les congés sont exclus du dénominateur, d’où le nom de l’indicateur.
2. Définir le temps de présence réelle
C’est l’étape la plus critique.
Le temps de présence réelle correspond généralement à :
Temps théorique contractuel
– congés payés
– RTT
– jours fériés non travaillés
– absences assimilées aux congés (selon votre politique RH)
⚠️ Point clé :
Les règles doivent être claires, documentées et constantes, sous peine de fausser les comparaisons.
3. Définir l’activité productive
L’activité productive dépend de votre modèle économique.
Elle peut inclure :
- production directe,
- réalisation de projets,
- activités facturables,
- parfois certaines activités internes à valeur ajoutée.
Elle exclut généralement :
- temps d’attente,
- sur-organisation,
- réunions sans valeur opérationnelle,
- temps non affecté.
👉 Ce périmètre doit être aligné avec vos objectifs de pilotage, pas avec des considérations théoriques.
Exemples pratiques de calcul du TACE
Exemple 1 : collaborateur à temps plein
- Temps théorique mensuel : 160 h
- Congés et RTT : 16 h
- Temps de présence réelle : 144 h
- Activité productive mesurée : 122 h
TACE = (122 / 144) × 100 = 84,7 %
➡️ Lecture :
Quand le collaborateur est présent, près de 85 % de son temps est effectivement productif.
Exemple 2 : équipe projet
- Temps théorique total : 1 600 h
- Congés cumulés : 240 h
- Temps de présence réelle : 1 360 h
- Activité productive : 1 050 h
TACE = 77,2 %
➡️ Lecture :
L’équipe dispose d’une marge d’optimisation organisationnelle, sans nécessairement augmenter la charge.
Interpréter le TACE
Un TACE n’est ni « bon » ni « mauvais » en soi.
Il n’a de sens que dans un contexte donné, avec un périmètre clair et des règles de calcul stables.
L’enjeu n’est pas le chiffre.
L’enjeu, c’est ce qu’il révèle.
Que signifie un TACE élevé ?
Un TACE élevé indique que, sur le temps réellement travaillé, une part très importante est occupée par de l’activité productive.
Seuils généralement observés
- > 90 % : zone de tension
- 85–90 % : performance élevée, à surveiller
- < 85 % : zone de confort (selon l’activité)
⚠️ Attention au piège du « tout productif ».
Un TACE trop élevé, surtout sur la durée, traduit souvent :
- une surcharge de travail,
- un manque de marges de manœuvre,
- une organisation trop tendue.
Risques associés à un TACE élevé
- Baisse progressive de la qualité
- Allongement des délais
- Augmentation des erreurs
- Épuisement des équipes
- Difficulté à absorber les imprévus
👉 Un TACE élevé n’est pas un objectif, c’est un signal.
Que signifie un TACE faible ?
Un TACE faible signifie que le temps de présence réelle n’est pas pleinement exploité.
Seuils d’alerte courants
- < 75 % : sous-activité probable
- < 70 % : dysfonctionnement structurel
Mais là encore, le chiffre seul ne suffit pas.
Un TACE faible peut révéler :
- une charge commerciale insuffisante,
- une mauvaise planification,
- des processus trop lourds,
- un excès de temps non productif.
Erreurs d’interprétation fréquentes
- Assimiler un TACE faible à un manque d’engagement
- Mettre en cause les équipes sans analyser l’organisation
Dans la majorité des cas, un TACE faible est un problème de système, pas de personnes.
TACE individuel vs TACE collectif
Le TACE prend tout son sens lorsqu’il est analysé :
- par équipe,
- par activité,
- dans le temps.
Un TACE individuel isolé est rarement pertinent.
En revanche, un écart durable entre équipes ou périodes est hautement révélateur.
Stratégies pour améliorer le TACE
Améliorer le TACE ne signifie pas « faire travailler plus ».
Cela signifie mieux utiliser le temps réellement disponible, sans dégrader la qualité ni la motivation.
Analyse des données : identifier les vrais leviers
Avant toute action, le TACE doit être décomposé.
Un chiffre global ne suffit jamais.
1. Analyser le TACE dans le temps
Suivre le TACE :
- par mois,
- par trimestre,
- par période d’activité.
Objectif : repérer les variations anormales et les cycles récurrents.
Un TACE qui chute régulièrement à certaines périodes révèle :
- un défaut d’anticipation,
- une mauvaise synchronisation entre ventes et production,
- des creux d’activité structurels.
2. Croiser le TACE avec d’autres indicateurs
Le TACE devient puissant lorsqu’il est analysé avec :
- le taux de facturation,
- le chiffre d’affaires par collaborateur,
- les délais de réalisation,
- le taux de non-qualité.
Ces croisements permettent de distinguer :
- un problème de volume,
- un problème d’organisation,
- un problème de priorisation.
3. Identifier le temps non productif
Un TACE faible ne signifie pas « inactivité ».
Il signifie souvent temps mal utilisé.
Les causes fréquentes :
- réunions trop nombreuses ou mal cadrées,
- temps d’attente entre deux tâches,
- dépendances mal gérées entre équipes,
- outils inadaptés.
Le diagnostic doit être factuel, basé sur des données, pas sur des impressions.
Optimisation des processus : agir sans surcharger
Une fois les causes identifiées, l’objectif est de fluidifier, pas de compresser.
1. Clarifier les priorités opérationnelles
Un TACE faible est souvent le résultat :
- d’objectifs flous,
- de changements de priorités fréquents,
- d’arbitrages tardifs.
Des règles claires permettent :
- de réduire les temps morts,
- d’augmenter mécaniquement le TACE,
- sans pression supplémentaire sur les équipes.
2. Lisser la charge de travail
Le lissage est l’un des leviers les plus efficaces.
Actions possibles :
- rééquilibrage des portefeuilles,
- planification plus fine des projets,
- anticipation des pics d’activité.
Un TACE plus stable est souvent plus performant qu’un TACE ponctuellement élevé.
3. Adapter les ressources à la réalité
Le TACE permet de trancher objectivement :
- recruter,
- sous-traiter,
- réorganiser,
- ou renoncer à certaines activités.
Il sécurise les décisions structurelles en s’appuyant sur des données tangibles.
Le TACE comme levier de performance
Le Taux d’Activité Congés Exclus n’est pas un indicateur RH de plus.
C’est un outil de pilotage stratégique, au service de la performance durable.
Bien utilisé, le TACE permet de :
- objectiver la charge réelle,
- sécuriser la croissance,
- améliorer la rentabilité,
- préserver les équipes.
Mal utilisé, il devient un chiffre de reporting sans impact.

Passionnée par le marketing de contenu, le SEO et l’expérience client, elle aime transformer les données en leviers de croissance et les idées en actions concrètes. Curieuse et rigoureuse, elle croit qu’une communication claire et authentique est la clé d’une relation durable entre une marque et son audience.
