« Celui qui attend que tout danger soit écarté pour mettre les voiles ne prendra jamais la mer. » écrivait Thomas Fuller. Cette maxime peut aisément être appliquée au monde de l’entreprise où la prise de risque est souvent de mise, et elle ne s’adresse pas qu’aux employés, loin de là. Sous leur costume de super héros , les managers sont indéniablement les premiers sujets à la peur, en particulier lors du lancement de nouveau projet pour leur société. Et pour cause, c’est leur intuition et leur propre responsabilité qu’ils engagent pleinement, si bien que toutes les conséquences d’un possible échec leur seront inévitablement reprochées. Ainsi, dans le cadre du déploiement d’un logiciel ERP, on comprend que la peur soit une émotion latente chez les managers. Mais contrairement aux idées reçues, la peur peut s’avérer positive, voire même stimulante. Déploiement d’un ERP en SaaS : de l’importance d’assumer ses craintesL’implémentation d’un logiciel ERP a ceci d’anxiogène qu’il implique une réorganisation totale de l’entreprise et un bouleversement des habitudes de chacun. La lame est à double tranchant: le responsable fait le pari de révolutionner le quotidien de tous les salariés, mais risque également d’essuyer l’avortement d’un projet trop lourd et trop coûteux, et ce à la vue de tous. Il est évident que le « facteur peur » est à l’origine des trop nombreux morts-nés. Essayons simplement d’imaginer le scénario suivant, plutôt réaliste: nous réunissons plusieurs dirigeants ayant tous le projet de déployer un logiciel ERP au sein de leur société, afin qu’ils puissent partager leurs expériences et comparer leurs processus respectifs. En guise d’introduction, nous leur demandons d’expliquer l’ambition et les espoirs qu’ils placent dans cette solution. Les réactions sont immédiates et les réponses fusent : optimisation de la performance, diminution des coûts d’inventaire, meilleure planification, expérience utilisateur moderne… L’enthousiasme est palpable! Mais dès que nous abordons les craintes que cela leur inspire, l’ambiance devient singulièrement tendue. Les visages s’assombrissent et ils lâchent finalement, presque à contre cœur: manque d’entrainement sur la solution, adhésion mitigée des employés, retard dans le planning de déploiement, ralentissement des projets en cours, impact négatif sur les relations clients et les performances de la société… Des inquiétudes qui tout à coup remettent en question tout le projet. Ces craintes, si elles sont justifiées ne devraient pas être un motif d’abandon mais servir de tremplin. Les managers sont la tête de proue du projet de déploiement, ils sont censés inspirer la confiance et non faire preuve de scepticisme. Nul doute qu’il est pénible pour eux de mettre en lumière leurs doutes et leurs appréhensions. Mais c’est un passage incontournable du projet. Comprendre ses craintes, les verbaliser et assumer son sentiment de peur se révèlent être un puissant moteur – si l’on apprend à les dompter.
La peur: un puissant moteur vers le succès du projet ERPLa peur peut entraîner deux types de réaction: la paralysie ou l’action. Dans le deuxième cas, il s’agit de traiter ses craintes de façon proactive. Le refoulement ou le déni ne sont pas la solution, et mieux vaut prendre le taureau par les cornes. Ces quelques exemples montrent qu’en mettant des mots sur ses peurs, on peut ensuite y substituer des actes:
L’exercice est d’autant plus bénéfique qu’il évitera de prendre, à tort, l’implémentation d’un ERP trop à la légère. Les managers ont tout intérêt à se sentir concernés, et ne doivent pas se contenter de déléguer aux équipes IT. Après tout, ce sont bien les directeurs administratifs et financiers, ou les responsables RH qui doivent porter le projet, puisqu’ils seront administrateurs de la solution, et auront pour mission de former les autres utilisateurs. Le risque zéro n’existe pas lors d’un déploiement d’ERP. Toutefois, une série de précautions telles qu’un planning minutieux, une affectation méthodique des ressources, ou encore un management d’implication de tous les salariés, peuvent le réduire à un niveau minime et rassurer les plus timorés. Pour cela, il est conseillé de toujours garder en tête que les meilleurs managers sont bel et bien ceux qui n’ont pas peur d’écouter… leur peur!
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